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CHAPITRE XI.

attaques. Ce fut là son testament scientifique. Cinq jours après, il avait cessé de vivre !

Comment ne pas faire ce rapprochement ! Il est trois hommes dont la discussion de 1830 a associé le nom dans le souvenir de tous les naturalistes : la même année, presque le même mois, enlève Gœthe et Cuvier, et l’Unité de composition, admise par l’un, niée par l’autre, a la dernière pensée de tous deux ! Les dernières paroles de Cuvier répondent aux dernières pages de Gœthe.

Et comment ne pas le remarquer aussi ! Celui qui, en 1794, prédisait à Cuvier le premier rang parmi les naturalistes de son époque, se retrouve, en 1832, proclamant sur sa tombe qu’il fut le maître à tous ; et celui qui avait osé, seul en Europe, lui résister et le combattre dans sa grandeur souveraine, devient le promoteur des honneurs rendus à sa mémoire[1].

  1. Les funérailles de Cuvier étaient à peine célébrées, que déjà Geoffroy Saint-Hilaire avait conçu et proposé un projet auquel ne pouvaient manquer les plus vives sympathies du public : l’érection d’une statue dans le Muséum d’histoire naturelle, en face de celle de Buffon. « Buffon et Cuvier, disait Geoffroy Saint-Hilaire, sont venus l’un après l’autre faire d’un point de la capitale un lieu privilégié, le remplir de leur esprit philosophique, l’orner de toutes les productions du globe… Que les statues de nos deux grands naturalistes ornent l’entrée du temple que leur génie a édifié pour l’instruction de nos neveux et la gloire de la France. »

    Geoffroy Saint-Hilaire s’empressa de communiquer son projet