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PREMIERS TRAVAUX AU MUSÉUM.

quarante leçons de ce cours, rédigées intégralement et avec soin par ce vénérable auditeur. L’histoire naturelle de l’Homme, qui n’est point considérée comme appartenant au règne animal, celle des Mammifères, exposée surtout selon les vues et la classification de Daubenton, et quelques généralités sur les Oiseaux, sont les sujets de ce premier enseignement ; la prudence, la réserve, la modestie, mais en même temps une ferme confiance dans l’avenir, en forment le caractère. « Les fruits trop précoces, dit en terminant le jeune professeur, ne sont jamais les meilleurs : ayez la patience d’attendre leur maturité, sans presser l’arbre qui doit les produire. » Le ton du discours d’ouverture contraste seul avec le ton général du cours. Mais comment celui qui venait inaugurer en France l’enseignement de la zoologie, se serait-il défendu, à vingt-deux ans, de l’enthousiasme qu’inspire toute œuvre grande et nouvelle ? Voici les premières paroles adressées par lui à ses auditeurs :

« Citoyens, le lieu où nous nous trouvons réunis, l’objet qui nous rassemble, tout vous prouve qu’un nouvel ordre de choses s’est établi dans ce monument des sciences… Tandis que nos frères d’armes vont repousser d’un bras nerveux les efforts impuissants des rois coalisés, et cimenter de leur sang les bases de notre république, nous, dans le silence de l’étude,… nous allons acquérir