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LAZARILLE

dévotement jusqu’à ce que tout fût fini et les gens retirés. Puis nous sortîmes et, allongeant le pas, commençâmes à descendre une rue. Je le suivais, le plus joyeux du monde de ce que nous ne nous étions pas occupés de chercher notre nourriture, estimant que mon nouveau maître était homme qui se pourvoyait en gros et que le dîner devait être déjà servi tel que je le pouvais désirer, et en avais même besoin.

L’horloge sonna une heure après midi au moment où nous arrivâmes devant une maison, au seuil de laquelle mon maître s’arrêta, et moi aussi ; et renversant le bord de son manteau sur son côté gauche, il tira de sa manche une clef et ouvrit la porte. Nous pénétrâmes dans la maison, dont l’entrée était si obscure et lugubre qu’elle paraissait devoir terrifier ceux qui s’y engageaient, combien