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DE TORMÈS

Je le suivis, remerciant Dieu pour ce que je venais d’entendre, et aussi parce qu’à son habit et maintien je reconnus que ce maître était celui dont j’avais besoin.

Il était de bon matin lorsque je rencontrai ce troisième maître, qui me fit traverser derrière lui une grande partie de la cité. Nous passâmes par les places où l’on vendait le pain et les autres provisions. Je pensais, voire même désirais qu’il m’y chargeât de vivres, car c’était l’heure précisément où l’on a coutume de se pourvoir du nécessaire ; mais à grandes enjambées il passait devant ces choses. « Peut-être n’y voit-il rien qui soit à son goût et veut-il que nous achetions ailleurs », me disais-je.

Nous marchâmes ainsi jusqu’à onze heures sonnées. Alors il entra dans la grande église, et moi après lui, et je le vis ouïr la messe et les autres offices divins fort