Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/17

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cet état, où elle n’éprouvait plus que de la crainte, de l’horreur d’elle-même et du désespoir.

Cependant elle soupirait vers le Sauveur, et faisait tout son possible pour retrouver la confiance, le calme et la paix. Une occasion s’étant présentée de parler à l’ecclésiastique, auquel elle avait déjà tant d’obligations, celui-ci comprit que le Seigneur éprouvait cette âme, pour la faire avancer encore dans la vie spirituelle. Il lui dit avec assurance : Allez, ma fille, consolez-vous, ne craignez rien, Dieu ne vous abandonnera pas. Non, il ne vous laissera jamais, et quelle que soit la misère que vous éprouviez, il vous assistera, vous pouvez y compter. Votre combat n’est pas fini, mais il sera pour vous une bénédiction.

Il prononça ces paroles avec tant de force, qu’Armelle se soumit. Elle souffrit encore plusieurs mois ; mais elle fut enfin délivrée, et se trouva plus ferme qu’auparavant, dans la foi, dans l’espérance, dans l’amour du Sauveur, dans le renoncement qu’il exige de ses disciples, et dans la vraie liberté des enfants de Dieu.