Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 34 )

§. 6.

C’est ainsi qu’au milieu même de mon travail, je m’entretenais sans cesse avec lui. Je l’aimais, je me délassais en lui et je me tenais toujours près de lui, comme auprès d’un intime ami. Si mes occupations étaient de nature à attirer toute mon attention et toutes mes pensées, je tenais pourtant mon cœur constamment tourné vers lui, et aussitôt que la chose qui m’occupait était achevée, je recourais en toute hâte à mon Dieu, comme ferait une personne qui en aime fortement une autre, et qui ne s’en sépare qu’à moitié et à regret, en allant à ses affaires. Voilà précisément ce qui m’arrivait avec Dieu. Il m’était, pour ainsi dire, impossible de me séparer de lui, et je ne pouvais vivre hors de sa présence.

§. 7.

Je savais bien, et lui-même me l’avait appris, par expérience, qu’aussi longtemps que je pourrais regarder à lui, je ne pour-