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Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/36

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rais l’offenser, ni m’empêcher de l’aimer. Plus je portais mes regards sur lui, plus j’apprenais à reconnaître, d’un côté ses divines perfections, et de l’autre, ma misère et mon néant. Je m’oubliais ainsi, je renonçais à moi-même, comme à une chose indigne de m’occuper ; je m’élevais au-dessus de moi-même et de toutes les créatures, pour m’unir à Dieu, et pour m’attacher à lui continuellement.

§. 8.

Mon seul et unique but était de lui plaire, dans toutes mes actions, et de veiller sur moi-même, pour ne pas lui désobéir. C’était là mon soin principal, en toute circonstance ; et je ne le faisais point pour le profit que je pouvais en retirer, ou par crainte du mal qui aurait pu m’arriver, en agissant autrement : Non ; toutes ces idées de profit ou de perte étaient loin de mon âme ; je n’y pensais pas du tout. Le bon Dieu, qui est amour, voulait tout avoir pour lui ; et pourvu qu’il fût content, moi j’étais contente aussi. Hors de là, tout m’était indifférent.