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Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/38

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et qu’il donne à celui qui a soif une eau vive, jaillissante en vie éternelle. Il me semblait que lui-même me présentait cette nourriture et ce breuvage, pour me rendre plus fervente dans son amour. On ne peut se figurer quel effet cela produisait dans mon âme. Je vous assure que c’est quelque chose d’inexprimable. Il n’y a que Dieu qui pourrait le dire. Pour moi, je ne le pourrais, quand même j’y emploierais toute ma vie.

§. 12.

Il n’y avait pas de créature si petite, disait encore la bonne Armelle, qui n’élevât mon âme à Dieu, et qui ne m’apprît à sa manière à l’aimer ; de sorte que souvent je ne pouvais m’empêcher de m’écrier à haute voix et de lui dire : Ô mon Dieu ! mon Amour et mon Tout ! quand même il n’y aurait aucun homme au monde pour me dire que je dois t’aimer, les animaux et les autres créatures me l’apprennent assez ; et quand même tu te cacherais toi-même de devant moi, ils me montreraient bien comment je dois te servir et te trouver.