Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/39

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§. 13.

Quand je voyais un pauvre chien qui ne quitte jamais son maitre, qui est si fidèle à le suivre continuellement, et qui lui fait mille caresses dès qu’il en reçoit une bouchée de pain ; Dieu tout bon ! Quelle leçon puissante c’était pour moi ! Comme cela m’excitait à en agir de même envers mon Dieu, qui m’avait imposé, par tant de bienfaits, l’obligation de le servir et de l’aimer.

§. 14.

Quand je voyais dans les champs, les petits agneaux, qui sont si doux, si paisibles ; qui se laissent tondre et immoler, sans crier et même sans bêler, je me représentais mon Sauveur, qui s’est laissé conduire à la mort comme un agneau, et comme une brebis muette devant celui qui la tond, et qui n’a point ouvert la bouche (És. LIII). Il m’apprenait, par-là, à renoncer à moi-même, à le suivre, et à me rendre semblable à lui, dans les choses les plus difficiles et les plus pénibles.