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beaucoup plus qu’auparavant, et de leur faire le plus de bien qu’il lui était possible. Aussi avait-elle coutume de dire : qu’elle ne savait pas ce que c’était qu’un ennemi, et qu’elle n’en avait jamais eu ; que pour elle, elle regardait comme ses plus grands amis, ceux que le monde appelle ennemis, et que la marque à laquelle elle les distinguait des autres hommes, c’était le grand amour qu’elle ressentait pour eux dans son cœur. Aussitôt que quelqu’un lui avait fait quelque mal, c’était comme s’il avait ouvert la porte de son cœur, pour y pénétrer et pour pouvoir trouver place dans ses prières ; tandis qu’auparavant elle n’y avait jamais pensé. Celui qui lui avait causé le plus de désagrément, était celui qui devenait surtout l’objet de sa charité et de ses prières.

§. 34.

Lorsque, souvent, Dieu lui-même semblait se cacher ou s’éloigner d’elle, elle lui disait : Ô mon bien-aimé ! cela ne fait rien, quand même tu te caches : Je ne t’en servirai pas moins, bon gré, malgré ; car je sais