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Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/54

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pourtant que tu es mon Dieu ! Et, alors, disait-elle, je m’efforçais plus que jamais de prendre garde à moi-même, d’être fidèle, pour ne pas déplaire à celui qui possédait seul mon amour, et qui était le seul que je dusse craindre. Dans ces moments-là, j’apprenais mieux à connaître mon extrême misère, et à me confier de plus en plus en mon Sauveur. J’étais contente de ce qu’il voulait, et je serais demeurée volontiers dans cet état pénible, tout le temps de ma vie, si cela avait pu lui plaire. Mais il ne m’y laissait pas longtemps, et si j’osais m’exprimer ainsi, je dirais qu’il ne pouvait s’empêcher de me témoigner sa tendresse, tout comme moi, de mon côté, je ne pouvais vivre sans lui. Au lieu d’un petit moment, pendant lequel il m’avait retiré sa douce présence, il me comblait, en revenant dans mon âme, d’une telle abondance de grâces célestes, et de marques de son amour, que j’en étais accablée.

§. 35.

Dans tous ses exercices et dans toutes ses occupations, la bonne Armelle était