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Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/57

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§. 37.

Vous savez maintenant, dit la bonne Armelle, comment j’ai passé mon temps, aussi bien les jours ouvriers, que les jours de fêtes. J’avais autant d’occupations un jour que l’autre ; mais cela ne me faisait rien, car tout m’était égal, le travail et le repos, les choses faciles, et les choses pénibles, parce que je ne regardais pas à ce que j’avais à faire, mais à celui pour l’amour duquel je le faisais.

§. 38.

Lorsque le soir était venu, que chacun allait se coucher, moi, je ne trouvais de repos que dans le recueillement et dans la prière. Je m’endormais en me tenant attachée au Sauveur, comme un enfant à sa mère. J’étais occupée de Dieu et de ses louanges ; jusqu’à ce que le sommeil s’emparât de moi, et la plupart du temps, l’amour que j’avais pour lui, tenait mes sens si éveillés, que je passais sans dormir la plus grande partie des nuits. Je me rappelais sa bonté toujours nouvelle, qui jamais ne m’aban-