Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/56

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nous est offerte d’abord, pour nous aider dans l’accomplissement de ce que nous avons à faire, nous est ensuite refusée, si nous ne sommes pas fidèles. Et puis, on n’est pas sûr de sa vie ; et supposé qu’on en soit sûr, on ne devrait pourtant pas, à cause de cela, remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même ; car un tel retard est la preuve que l’on n’aime pas comme il faut aimer. Si notre amour est grand et véritable, il ne saurait demeurer tranquille aussi longtemps qu’il sait que son bien-aimé désire une chose qu’il n’a point encore accomplie. Cette tiédeur est la vraie cause pour laquelle tant de personnes se perfectionnent si lentement. Elles savent bien ce que Dieu exige d’elles ; mais comme elles ont peur de se faire un peu de violence, elles remettent les choses toujours à un autre temps, et elles disent : demain, demain, nous ferons cela ; et ce demain n’arrive jamais. Plus elles persistent longtemps dans leurs habitudes et les favorisent, moins elles ont de force pour leur résister ; et Dieu, qui voit leur infidélité, les abandonne finalement, et s’éloigne d’elles.