Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/105

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Ourdie par la navette vive des cœurs
Allant, revenant sur la chaîne des jours
Au geste de tisserand que fait l’amour
— Les Poètes chantent cela…

MARGHETTA

… Les larmes sont douces-amères ;
Elles ont la saveur de la chair des roses
Qu’on déchiquette du bout des dents
En souriant…
Oui, mais j’ai peur ce soir,
JSon peur de quelqu’un ni de quelque chose
Mais peur — comment te dire ? — du vide, du noir,
Vu silence, de la fin…
Claudia, j’ai peur de mourir
— Cette lampe s’éteint !

CLAUDIA

Jesu-Maria ! ah ! la folle ! il vaut mieux rire…
Mais souffres-tu ?

MARGHETTA

Non, je ne souffre pas ;
Mon cœur bat sans émoi ;