Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/106

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Je me sens forte à marcher une lieue,
Calme à braver un spectre affreux ;
Mais tout au fond de moi,
Assise et réfléchie,
Ma peur est là qui veille d’un œil clair…

CLAUDIA

Oh ! ne me fais pas peur ! petite chère,
Tu as la fièvre.

MARGHETTA

Ma main est-elle chaude sur ta lèvre ?
Non, je sais bien :
Ma peur est d’avoir honte.

CLAUDIA

Je ne te comprends pas.
Honte ? et de quoi ?

MARGHETTA

… Honte de mon amour.

CLAUDIA

Oh ! que tu es heureuse, Margarita !
Combien ton âme a de détours