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Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/27

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Clignotantes et mi-couchées,
S’éblouissaient dElle,
S’interpellant de voix rauques et sourdes,
Entrechoquant leurs bagues lourdes,
Curieuses, la main tendue pour la toucher ;
Mais ceux qui l’avaient amenée,
La voyant sourire et sans honte
Appelant l’heure de son hymenée,
Se crurent bafoués et ridicules ;
Ils la poussèrent au centre de la salle
Et d’un geste brutal
La mirent nue…
Ils se reculent !

Car

Son corps frêle d’enfant leur apparaît vêtu
De la lumière même de sa chair chaste ;
Dieu l’avait investie de son aurore
Et de la jeunesse éternelle du monde
Et de la splendeur de ses météores,
Et plusieurs, prosternés, baisaient la trace
De ses pieds sanglants sur la dalle immonde ;
Le silence était tel qu’en une église