Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/52

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LA BATTERIE Les huit chevaux, leurs yeux bandés, tendent les traits ; Groupant, pour le travail, leurs efforts concentrés, Les vingt jeux concertants de la machine chantent; En tourbillons dorés que tes souffles éventent, Vent tiède, la poussière à la balle mêlée S’envole, plane et choit sous la grande ombre ailée Des ormes, suspendue au-dessus de la grange ; L’horizon, qu’une haie opaque borne et frange D’églantiers mûrissant leur fruit rouge au soleil, Est si pur, que l’azur en est presque vermeil. Entre les sacs portés au dos des métayers,