Page:Vielé-Griffin - Voix d’Ionie, 1914.djvu/15

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et le baiser du vent
n'effleura-t-il nos bouches de lèvres toujours neuves?
Tresse-nous en tes roses qui saignent
tous les bluets du firmament !
— il n'en mentira pas ton enseigne :
Je ne vends mes bouquets qu'aux amants.


Que dis-tu ? Car ton ombre vive
parle et rit sous l'arcade romaine ;
midi pèse, là-bas, au feuillage immobile ;
la rivière en fuyant entraîne
le regard, et mes yeux qui la suivent
se referment comme aux feuillets d'un livre...
Rêvé-je, Fleur de vie?
Voix qui parle et qui raille,
ce flot de joie sans terme m'enlace et me ravit!...
Je m'étais accoudé à même la pierre chaude ;
là-haut, surgie des frondaisons bleu d'émeraude,
rose et d'or la grande arche coupe le ciel bleu tendre;
Voix de la vie, je suis comme ivre de t'entendre: