Page:Vielé-Griffin - Voix d’Ionie, 1914.djvu/16

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tu es grave dans le silence radieux,
comme la voix de ceux qui sourient et qui savent,
comme l’accent tremblé des aveux, des adieux…
et tu poses tes mains légères sur mes yeux,
Clarté du bel été :

« Vois ! »… et c’est mieux qu’un rêve et mieux
qu’une réalité :
« Vois ! »… — et je t’écoutais —
« Le jour s’ouvre comme un portail
sur le jardin des heures à vivre ;
c’est calme et tiède comme un mail,
ardent et pur comme un beau livre ;
le vent fait mobile l’espace,
le ciel, là-haut, mire la mer ;
que si ton âme n’est pas lasse,
si ta lèvre n’est pas amère,
tout est pour toi, rayons et roses,
corolles d’or, claires ombelles,
ô Pensée amoureuse des choses ;
Mais les fleurs ne se tendent qu’aux mains éprises d’elle.