Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/101

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Que les chants des neuf sœurs protègent sa mémoire,
Que les lauriers et les cyprès
Croissent sur son tombeau pour attester sa gloire,
Son infortune, et nos regrets !


Nos théâtres ont déjà retenti de leurs noms illustres ; le pinceau nous a retracé leur image, leurs travaux, et leurs périls. Des récompenses nationales leur ont été justement décernées ; l’académie françoise a confié leur éloge à la lyre de nos poètes ; le signe de l’honneur a été placé sur la poitrine de ceux qu’avoit respectés le fléau ; et les braves qui l’avoient acquis dans les champs de Bellone, applaudissant à la justice du monarque, n’ont pas rougi de les voir parés de ce signe honorable, qui fut trop souvent, et depuis son origine, le prix de la faveur et de l’intrigue.

Il en fut digne aussi le peintre dont la tombe s’élève à côté de celle de Montègre. Vincent fut le premier disciple de Vieil, et lutta comme son maître contre le mauvais goût qui déshonoroit la peinture. Les leçons du Poussin, de Lesueur et de Lebrun étoient perdues. Les traditions des maîtres de l’art étoient oubliées de l’Europe entière. On se