Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/120

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citoyen. On le vit, avec un zélé infatigable, chercher dans les entrailles de la terre, suivre dans les ateliers et les manufactures les métaux et le salpêtre qui manquoient à nos armées, et seconder par ses talents le courage de nos héros improvisés dans cette lutte d’un grand peuple contre la, ligue des rois. Bientôt cette coalition terrible est rejetée au-delà du Rhin, des Alpes, et des Pyrénées. Monge s’élance sur les pas des vainqueurs de Montenotte ; il parcourt, sous les auspices de la victoire, la vieille terre des arts et du génie. Les chefs-d’œuvre de Michel-Ange et de Raphaël, les statues des dieux de l’antiquité, les trophées de bronze et de marbre, que les armées romaines avoient enlevés à la Grèce, deviennent la conquête des armées françoises. Monge partage avec Berthollet le soin de les recueillir. La poussière et les vers alloient dévorer ces tableaux ; ils inventent un moyen qui les perpétue. Ils les rendent au monde qui étoit près de les perdre ; et la France voit arriver dans sa capitale étonnée ces monuments des arts, ces débris augustes des deux plus grandes nations dont l’Europe ait con-