Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/135

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tentats contre la majesté royale ; et Mounier désespéra dès-lors de la chose publique.


Bientôt du mois sinistre à Bacchus consacré,
Marquant par ses fureurs la cinquième journée,
Traînant après son char tout un peuple égaré,
Triomphe dans Paris la licence effrénée.
A sa voix ont couru des brigands furieux,
Des assassins, des factieux,
Des mégères, et des bacchantes,
Qui de leurs clameurs menaçantes
Insultent les rois et les dieux.
Hors des murs de Paris cette foule s’élance :
Versailles voit en frémissant
Ce cortège de la licence,
Ce torrent débordé, qui dans sa violence
Vers le palais des rois s’avance en mugissant.
En vain, pour arrêter leur coupable furie,
La Fayette après eux a conduit ses soldats :
Son zèle est impuissant, sa prudence est trahie ;
Et, pour prix de ses soins, l’injuste calomnie
L’associe à leurs attentats.
Au milieu du sénat la révolte se place,
Prodigue aux sénateurs l’insulte et la menace,
Par mille cris confus dicte ses volontés,
Et du palais des rois, qu’a souillé son audace,
Les parvis sont ensanglantés.