Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/157

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ter que l’abbé Sicard siégea dans l’académie françoise, et qu’il fut digne de lui appartenir.

Des jours plus sinistres, plus déplorables que le 18 fructidor, sont reproduits à mes yeux par cette borne antique, dont le marbre blanc se dessine sur la verdure du bosquet dont j’explore les alentours. Là sont déposées les cendres du serviteur fidèle qui auroit voulu partager la captivité de Louis XVI, et qui fut séparé de son maître vingt jours après l’avoir suivi dans la tour du Temple. M. Hue préféroit mourir avec lui que de l’abandonner dans le malheur ; mais les tyrans qui souilloient alors la France de leur sanguinaire domination lui refusèrent la douceur de lui consacrer ses honorables services.


Je la vois cette tour funeste
Où le meilleur des rois fut jeté dans les fers.
Je gémis, je rougis des maux qu’il a soufferts,
Des affronts prodigués à cette ame céleste :
Je le vois séparé par ses vils oppresseurs
Du serviteur zélé qu’implore sa misère ;
J’entends de cet ami l’inutile prière ;
Sur la main de son roi je vois couler ses pleurs :
L’adieu cruel échappe à sa douleur amère ;