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Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/160

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est déjà préparée sur cette colline. Le brave Davoust, le héros d’Auerstaedt y a marqué sa place ; l’aimable épouse du général Compans est venue l’y attendre ; et le général Thiébault y a déjà déposé les restes adorés d’une femme, qui n’auroit pas eu besoin d’emprunter une célébrité, si son esprit facile, sa brillante imagination, n’avoient point voulu se borner à faire le charme de ses amis, si elle eût permis seulement à leur plume de transcrire ses délicieux entretiens ; de saisir et de répandre les mots heureux, les pensées ingénieuses, les traits piquants, qui échappoient, avec tant de grâce et de rapidité, à l’étonnante vivacité de ses impressions. Que de gloire, madame, est renfermée dans ce court espace ! Quel noble orgueil, quel parfum de grandeur on respire sur ce plateau ! Qu’on se sent fier d’appartenir à la France et au siècle de tant de grands hommes ! Quelles leçons, quels exemples, quels souvenirs honorables, sortent en foule des tombeaux qu’embrasse ma vue ! Que de champs de bataille, de contrées diverses, de journées célèbres, se représentent à mon ima-