Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/161

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gination étonnée ; les rochers dés Pyrénées, les vallons de l’Espagne, les plaines de la Germanie, ont vu combattre Lamartillière. Les armées de Sambre-et-Meuse, d’Égypte, et de Silésie, ont compté Dumuy dans les rangs de leurs braves. Colaud a vu fuir les Anglois et le duc d’Yorck des champs d’Hondschoote ; il a partagé les travaux de cette même armée de Sambre-et-Meuse, où les Jourdan, les Championnet, les Marceau, les Kléber, les Moreau, les Hoche, les Gouvion, avoient imprimé toute l’austérité de leur caractère, qui, dans un temps de désordre et d’anarchie, a montré la première aux ennemis de la France la discipline des Spartiates et la vertu des vieux Romains. Lefebvre combattait aussi sous les mêmes drapeaux. Lefebvre étoit le fils d’un hussard, et son courage fut digne de sa naissance. C’est lui qui, par sa froide intrépidité, arrêta cinq fois dans les champs de Fleurus les colonnes foudroyantes de l’archiduc Charles, et qui, par l’impétuosité de sa poursuite, leur enleva la position formidable d’où dépendoit le sort de la journée. Mais qui pourroit compter les actions glo-