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Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/169

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Et Charle et Suwarow recueillant leurs débris,
Loin de venger leur honte, accélèrent leur fuite.

D’autres périls bientôt appellent ce vainqueur :
Du haut des Apennins la France menacée
Du héros helvétique implore la valeur.
Une armée indocile, abattue, affaissée,
Aux cris de Masséna retrouve sa vigueur.
Il triomphe un moment, mais le nombre l’accable :
Et, dans les murs génois contraint de s’enfermer.
Aux nombreux ennemis qui pensent l’opprimer
Il oppose par-tout un front inaltérable.
Albion tonne en vain du haut de ses vaisseaux,
L’Autriche vainement tonne au pied des murailles,
Masséna sans pâlir répond à leurs assauts ;
Sur les monts d’alentour sème les funérailles ;
Et d’un œil intrépide il voit tous les fléaux
Que vomit dans ses murs le démon des batailles :
C’est un roc immobile assailli par les eaux.
Des soldats épuisés il soutient la constance.
D’un peuple mutiné réprime l’insolence,
Et la seule famine a dompté le héros ;
Mais l’Anglois vainement lui présente des chaînes.
Il brave de l’Anglois les menaces hautaines ;
A ses vainqueurs tremblants il impose des lois
Il prédit aux Germains leurs défaites prochaines
Et, libre de voler à de nouveaux exploits !
Montrant avec orgueil les débris d’une armée