Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/203

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Et de la république embrassez la chimère ;
Vous qui, soutenant l’arbitraire,
D’un sceptre indépendant voulez armer les rois ;
Vous qui, d’un empereur regrettant la puissance,
Pensez aux lois du glaive asservir l’univers,
Et vous qui du vieux temps nous vantez l’innocence,
Pour restituer à la France
Ses préjugés, ses abus, et ses fers ;
Laissez là vos erreurs, votre espoir, vos blasphèmes,
Et ralliez-vous à ma voix.
L’union du trône et des lois
Triomphera de vos systèmes.
Toutes les libertés naîtront de cet accord.
C’est du bonheur public et la source, et le gage ;
C’est votre asile et votre port.
L’état pour en sortir feroit un vain effort ;
Il retrouveroit le naufrage.
Ballottés, fatigués par un nouvel orage,
Les passions encor vous feroient louvoyer
De l’anarchie à l’esclavage ;
Et les débris de l’équipage
Dans cet asile encor viendroient se rallier.
Près de vous, comme vous, d’autres peuples s’agitent ;
Ils subiront votre destin.
C’est en vain que les rois hésitent ;
Aux peuples qui les sollicitent,
Au torrent de leur siècle ils résistent en vain.
Le monde n’est plus fait pour l’antique servage.