Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/204

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Le temps a fracassé tous les sceptres d’airain ;
Et le pacte nouveau qui du siècle est l’ouvrage
Deviendra tôt ou tard la loi du genre humain.
Peuples, souffrez les diadèmes ;
Monarques, respectez et le peuple et ses droits.
L’union du trône et des lois
Doit survivre à tous les systèmes.


Les opinions de Camille-Jordan ne seront point le seul motif de mes éloges. Ses vertus privées égaloient ses vertus politiques. Il fut bon époux, bon père, et bon ami. Fidèle à son amour pour la France, il souffrit deux fois la proscription et l’exil sans se plaindre de sa patrie. Fidèle à son amour pour les Bourbons, il fut le dernier Lyonnois, qui, dans les défections du 20 mars, demeura près du frère de son roi. Fidèle à l’amitié, il mérita qu’une amitié célèbre le consolât de ses infortunes. Le savant Dégérando fut le compagnon volontaire de son exil, le gardien vigilant de sa vie, le tendre confident de ses peines. Sa mort fut plus calme que son existence. Il la vit approcher sans terreur. Entouré de ses amis et de sa famille, il s’efforçoit de calmer leurs regrets et de leur inspirer