Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/22

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tions qui en recueillent l’héritage ; et je serai l’interprète de la mienne en payant un tribut de recoissance et d’amour à ce que la terre renferme ici d’hommes illustres.

Les noms de Célérier et de Sonnerat s’offrent les premiers sous mes yeux ; leurs tombes s’élèvent à quelques pas l’une de l’autre. Le premier fut un architecte distingué, le second un voyageur utile. Nous n’avions que des notions incertaines sur la mythologie des Indous avant que Sonnerat eût étudie les mœurs et la religion de ces peuples, qui ont fourni dieux à presque toutes les nations de l’univers, et qui, restés fidèles aux leurs, attendent, avec une religieuse patience, la dixième incarnation du fondateur de leur culte. La restauration d’un théâtre de boulevart ne sauroit assurer à Célérier une longue renommée : mais les hommes pour qui la révolution tout entière n’est pas un crime se rappellent avec plaisir qu’il fut le décorateur du champ de Mars au jour de la première fédération, l’ordonnateur de cette fête de famille, où les députés de nos provinces vinrent se jurer alliance sur l’autel de la patrie, en pré-