Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/21

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phes qui me l’attestent. Je ne vous entretiendrai, madame, que de ces êtres dont la vie a été utile à leur patrie, et qui ont laissé des traces de leur passage dans la mémoire de leurs concitoyens. Je vous parlerai beaucoup plus de leurs actions que des titres d’honneur dont les avoit décorés la fortune. Que vous importerait de savoir que ce corps inanimé, dont les vers font aujourd’hui leur pâture, fut de son vivant paré de cordons et de broderies ? Que me font ses titres de marquis, de duc, ou de prince, s’il n’a jamais été que cela ?


La mort finit le cours de ses prospérités.
Ses trésors et ses dignités
Sont d’un autre mortel devenus l’héritage.
Dépouillé de son rang, il n’a plus de flatteur ?
Qui se courbent sur son passage ;
On passe sur sa tombe, et l’on va rendre hommage
À l’héritier de ses grandeurs.


Mais ce qui reste d’un bon roi, d’un grand ministre, d’un habile capitaine, d’un écrivain et d’un artiste célèbres, rend leur mémoire aussi précieuse que leur vie. Ce sont les na-