Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/232

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la foule innombrable des gens qui en vivent ne troubla ni l’engouement du public pour ces innovations, ni les triomphes éphémères des novateurs.


Malheur à l’écrivain dont la verve comique,
Des travers de son siècle égayant ses tableaux,
Osera du grand monde esquisser les défauts ;
Qui, jetant sur la cour un regard satirique,
Attaquera sur leurs tréteaux
Les charlatans du monde politique !
Ses traits soulèveront tous les originaux
Qu’aura su copier son pinceau véridique.
La sottise et l’orgueil uniront leurs clameurs ;
L’hypocrisie armera sa cabale ;
Les vices démasqués blâmeront le scandale
Dont ils sont les premiers auteurs ;
Et c’est au nom de la morale
Que chacun défendra ses détestables mœurs :
On châtiera le peintre et non pas le modèle ;
Et si l’opinion n’arrête les pervers,
Ils briseront la peinture fidèle
Qui les force à rougir de leurs propres travers.


Molière a lutté toute sa vie contre les défenseurs obligés des vices et des ridicules qu’il traduisoit sur la scène ; ils soulevoient