Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/26

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loïse y prennent leur place. L’étranger visite avec respect ce nouveau musée. Il en admire les détails et l’ensemble ; il suit avec intérêt les progrès de la sculpture et de l’architecture françoises dans ce vaste dépôt, où sont rangés par ordre les quatorze siècles de la monarchie. Ce dépôt subsiste vingt ans, et disparoît au moment où son fondateur avoit droit de compter sur son immortelle durée. Il voit disperser en un jour ce qu’il avoit eu tant de peine à rassembler.


J’ai vu couler ses pleurs ; et son cœur attristé
Avoit droit de pleurer ce crime de l’envie.
À ce temple des arts il consacroit sa vie ;
Nos vainqueurs l’avoient respecté :
Sa mémoire à jamais y devoit être unie ;
De cet espoir on l’a déshérité.
J’ai vu pour ces débris sa pieuse tendresse :
Il prodiguoit encor ses soins religieux
À ces monuments précieux
Qu’on déroboit à sa vieillesse ;
Sur le char ravisseur il les suivoit des yeux,
Ainsi qu’un père, accablé de tristesse,
Suit le cercueil d’un fils que rappellent les Dieux.


On ne pouvoit rendre au Paraclet les tom-