Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/267

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Agité de reconnoissance,
Descloseaux s’éveille et s’élance,
Et cherche autour de lui ce magique tableau ;
Mais l’heure étoit venue ; et les pâles fantômes,
Les muets habitants des ténébreux royaumes
Étoient rentrés dans le tombeau.
Pour la cendre des rois redoubla sa tendresse.
En vain par des trésors on tenta sa vieillesse.
Quels trésors valaient à ses yeux
La terre où reposoient les restes précieux
Qui fesoient son bonheur, sa gloire, et sa richesse !
Nul espoir cependant ne flattoit ses vieux jours.
Des rois, dont le vieillard attendoit son salaire,
Le ciel avoit donné le sceptre héréditaire ;
L’Europe à leurs malheurs refusoit son secours ;
De leur nom, de leurs droits on perdoit la mémoire
Une race nouvelle habitoit leurs palais ;
Du nouveau maître des François
Les flatteurs des Bourbons adoroient la victoire ;
Et Dieu, de qui nous vient la puissance et la gloire
Sembloit de leurs états les bannir pour jamais.
Mais qui peut de ce Dieu pénétrer les mystères !
Celui qui se jouoit des peuples et des rois,
Qui mettoit son caprice à la place des lois,
Qui du Tage à Moscou promenoit ses bannière,
Contre l’Europe armée a brise son orgueil.
Les Bourbons ont revu le trône de leurs pères
La fille des martyrs à revu leur cercueil.