Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/29

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qu’ils n’étoient pas indignes de cet honneur. » — « Oui, me suis-je écrié en pressant la main du successeur d’Aaron et de Samuel ; oui, vous avez brillé dans nos camps, dans nos tribunaux, dans nos assemblées ; et vos services honorables ont justifié la philanthropie de nos lois. A l’exception d’un petit nombre d’insensés dont la raison fera justice, tous les cœurs sont pénétrés aujourd’hui de cette bienveillance mutuelle que se doivent les enfants d’un même père. La philosophie est devenue la conciliatrice, le lien commun de toutes les religions.


« Ne craignez plus ces fêtes sanguinaires,
Témoignages affreux de la foi des Ibères ;
Ces bûchers solennels où des bourreaux sacrés
Immoloient vos sœurs et vos frères :
Leurs mystères sanglants ne sont plus célébrés ;
De leur noir tribunal on a détruit l’enceinte ;
Au mépris des humains leurs arrêts sont livrés,
La flamme des bûchers est pour jamais éteinte,
Et les inquisiteurs sont par-tout abhorrés.
Le monde entier suivra l’exemple de la France
A la voix de la tolérance
Tombent les préjugés des peuples et des rois,