Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/61

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Né sous le ciel riant qui sépare la Grèce
Des climats où régnoient les fils de Numitor,
Accoutumé dès sa jeunesse
À l’harmonie enchanteresse
Des langues de Pétrarque et du chantre d’Hector,
Il n’a point de la nôtre accusé la rudesse,
L’indigence et la sécheresse,
Comme ces bâtards d’Amphion,
Qui pensent de leurs chants excuser l’inertie,
En dédaignant nos vers, et traitant de jargon
La langue de Quinault, la source où le génie
Puisa les airs d’Iphigénie,
Les chants d’OEdipe et de Didon.


Nicolo nous a prouvé que cette source n’étoit pas encore épuisée. Ses partitions de Joconde, de Jeannot et Colin, nous offrent un chant agréable et des airs délicieux. Il n’a point négligé les effets d’harmonie ; mais il n’a point enrichi son orchestre aux dépens de la scène. Il a su faire un heureux mélange de la philosophie et du mécanisme de son art, et ses motifs se gravent aisément dans la mémoire. Mais la médiocrité n’a changé de route ni de méthode ; elle a même tente de rabaisser la gloire du maître qui l’avertissoit