Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/114

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nant à Naples ; dans le chemin je ne cessais de retourner la tête pour voir encore ces gerbes et cette rivière de feu. C’est donc à regret que j’ai quitté ce spectacle si grandiose ; mais j’en jouis par le souvenir, et tous les jours je me représente encore ses différens effets. J’en ai quatre dessins que je vous porterai à Paris. Deux sont déjà en petite maquette ; on en est très content ici.

Donnez-moi de vos nouvelles, et de celles de nos amis, etc. »

Depuis lors je suis retournée plusieurs fois sur le Vésuve, un jour entre autres avec M. Lethière[1], très habile peintre d’histoire, qui était grand amateur du volcan. Je me souviens que ce jour était celui de la Chandeleur. Nous partîmes vers trois heures, avec deux amis de M. Lethière. Il faisait beau ; mais lorsque nous fûmes arrivés sur la montagne, il s’éleva un

  1. M. Lethière, qui a été directeur de l’Académie de Rome, il y a peu d’années, était venu alors à Naples pour y copier quelques tableaux, entre autres la Descente de croix de l’Espagnolet qui est à la Chartreuse et qu’il copia admirablement.