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mans, et le regard est bien celui d’un observateur.

Je ne négligeai pas de visiter la bibliothèque des Médicis, qui possède les manuscrits les plus rares. Il s’y trouve d’anciens missels dont les marges à gauche sont peintes dans la perfection ; ces sujets saints sont rendus en miniature avec des couleurs et un fini admirables.

Le jour que j’allai visiter la galerie où se trouvent les portraits des peintres modernes peints par eux-mêmes, on me fit l’honneur de me demander le mien pour la ville de Florence, et je promis de l’envoyer quand je serais arrivée à Rome. Je remarquai avec un certain orgueil dans cette galerie celui d’Angelica Kaufmann, une des gloires de notre sexe.

Tout le temps de mon séjour à Florence fut un temps d’enchantement. J’avais fait connaissance avec une dame française, la marquise de Venturi, qui me comblait d’amitiés et d’obligeances. Les soirs, elle me menait promener sur les bords de l’Arno, où arrivent, à une certaine