Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/29

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chefs-d’œuvre si remarquables, et que je me promets bien de revoir avec plus de soin à mon retour de Rome.

Vous avez été témoin des gros soupirs que me faisaient pousser les récits de tous ceux qui avaient eu le bonheur de séjourner ici. Vous savez combien je désirais visiter à mon tour cette belle patrie des arts. Je puis dire que j’avais pour Rome la maladie du pays. Mais, tant de portraits que je me trouvais engagée à faire ne m’auraient pas permis de réaliser mon désir, si, pour notre malheur à tous, la révolution n’était pas venue me déterminer à quitter Paris, dont le charme était détruit pour moi.

Vous savez, mon cher ami, qu’à quelque distance de Rome on découvre déjà le dôme de Saint-Pierre ? Il m’est impossible de vous dire la joie que j’éprouvai lorsque je l’aperçus : je croyais rêver ce que j’avais souhaité si long-temps en vain. Enfin je me trouvai sur le Ponte Mole ; je vous avouerai même tout bas qu’il m’a paru bien petit, et le Tibre si chanté bien sale. J’arrive à la porte del Popolo, je tra-