Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/38

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dinal a fait les honneurs parfaitement, tout en ne mangeant lui-même que deux petits plats de légumes. Mais voilà le plaisant : ce matin on me réveille à sept heures en m’annonçant la famille du cardinal de Bernis. Je suis bien saisie, comme vous imaginez ! Je me lève, toute essoufflée, et je fais entrer. Cette famille était cinq grands laquais en livrée qui venaient me demander la buona mano. On m’expliqua que c’était pour boire. Je les congédiai en leur donnant deux écus romains. Vous concevez toutefois mon étonnement, n’étant pas instruite de cet usage.

Voilà, mon ami, une énorme lettre ; mais j’avais besoin de causer avec vous. Rappelez-moi à ce qui reste à Paris de mes amis et de mes connaissances. Comment va notre cher abbé Delille ? Parlez-lui de moi, ainsi qu’à la marquise de Grollier, à Brongniart, à ma bonne amie madame de Verdun. Hélas quand vous reverrai-je tous ! Adieu.


Comme je ne pouvais rester dans le très pe-