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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/236

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Les ordonnances autorisèrent la délivrance de congés à tous les militaires, excédant le complet fixé par l’organisation du 12 mai. Les Inspecteurs généraux d’armes n’en purent placer que 106 000. Plusieurs corps se trouvèrent avoir, même après l’organisation et la délivrance des 106 000 congés, un excédant de 9000 soldats. On voulut encore les congédier, et ils furent renvoyés dans leurs foyers en congé illimité.
L’armée ne devant plus se composer que de soldats de l’ancienne France, elle perdit encore environ 25 000 militaires, qui étaient étrangers ou qui appartenaient aux départements que le traité du 31 mai a fait perdre.
Enfin le mouvement des prisonniers de guerre rentrant et qui retournaient à leurs corps, fatiguait encore les finances ; on prit le parti d’envoyer dans ses foyers, en congé illimité, le quart de l’effectif restant sous les drapeaux, ce fut encore une diminution de 50 000 hommes.
En récapitulant les réductions dont les causes et les chiffres viennent d’être exposés, on voit qu’elles s’élevaient à un total de 426 000 hommes.
La rapidité de ces réductions fit naître enfin quelque inquiétude sur l’appauvrissement de l’armée. On voulut essayer d’arrêter la désorganisation. On avait cherché, dès le principe, à pallier la désertion des 190 000 soldats que les actes du gouvernement provisoire firent rentrer dans leurs foyers. On les avait déclarés en congé illimité, par une ordonnance du 15 mai. On renouvela cette déclaration par une autre ordonnance du 8 août, qui y ajouta tardivement la prohibition des mariages.
Cependant l’armée restait fort au-dessous de ce qu’exigeait