Aller au contenu

Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le système de défense le plus modéré et, sous le prétexte de la reporter au pied de paix, on fit un appel de 58 000 hommes sur les 190 000 qui étaient rentrés dans leurs foyers. Cette mesure parut préférable au rappel des 50 000 hommes qui venaient tout récemment d’être envoyés en congé limité, pour le quart de l’effectif et dont le départ faisait déjà naître un premier regret. Au 20 mars 1815, l’appel de ces 58 000 hommes n’avait encore produit que 35 000 hommes incorporés. L’effectif de l’armée ne se composait donc que de 230 000 soldats dont 180 000 sous les drapeaux et 50 000 en congé limité. Comparée à ce qu’elle était au 1er avril 1814, l’armée avait donc perdu 341 000 hommes. Dans cette perte, il fallait considérer comme irrévocable celle des 106 000 hommes qui avaient reçu des congés définitifs et celle des 25 000 étrangers. Quant aux 46 000 conscrits de 1815, on ne pouvait les considérer que comme une ressource à venir dans la population soumise au recrutement et non comme une force disponible.
Il ne restait donc de pertes recouvrables pour l’armée, que les 155 000 hommes considérés par les ordonnances du 15 mai et du 8 août comme en congé limité, et les 9 000 militaires excédant le complet et envoyés dans leurs foyers en congé illimité. Ces deux éléments réunis présentaient une masse de 164 000 hommes, mais on se serait trompé si on les eut considérés intégralement comme une ressource effective.
Il ne fallait pas perdre de vue qu’ils avaient quitté des premiers l’armée et montré un commencement d’insoumission ; que c’était la portion des levées la moins propre au