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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/264

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de Laville, qui, après avoir été chef d’état-major du maréchal à Hambourg, était resté un de ses meilleurs amis et avait accepté le poste de secrétaire général du ministère. Obligé, par sa santé, de donner sa démission, il n’en demeura pas moins au cabinet, mais il fut remplacé dans ses fonctions officielles par l’ordonnateur baron Marchand.
Ce qui augmentait les difficultés, c’est que, n’étant pas dans une situation régulière, il survenait presque chaque jour de l’imprévu qui changeait les dispositions prises et obligeait de pourvoir en toute hâte aux exigences du mouvement. De plus, la pénurie des finances rendait les moyens d’exécution plus difficiles et, à cet égard, l’Empereur n’était pas toujours juste. Tandis que le Maréchal apportait à toutes les opérations, non seulement l’esprit d’ordre dont il avait fait preuve dans les grands commandements, mais encore la plus stricte économie possible, il lui reprochait de prodiguer l’argent, d’oublier l’épuisement du trésor. Jamais reproche ne fut moins motivé et, dans les petites comme dans les grandes choses, le Maréchal se montrait le gardien vigilant de la fortune publique : deux circonstances, frivoles en elles-mêmes, sont bonnes à rappeler pour le prouver.
En 1814, on avait fait pour le ministère de la guerre une splendide argenterie sur laquelle on avait gravé les armes de France, aux fleurs de lys. On proposa au Maréchal d’y substituer les armes impériales ; instruit du prix qu’on demandait : « Nous aurons, dit-il, deux pièces de canon de plus pour cette somme » et il n’en fut plus question. Le gouvernement royal avait établi le Ministère