rue Saint-Dominique, appartenant à la mère de l’Empereur. Après le 20 mars, ordre fut donné de le rapporter à l’hôtel d’Havré, rue de Lille, où il était sous l’Empire, et le Maréchal prescrivit qu’on lui soumît le projet de dépense de ce déménagement. Le baron Marchand, que cela concernait, arriva avec un devis de 12 000 francs, au bas duquel le Maréchal se borna à écrire : « alloué 2 400 francs ». On déclara la chose impossible ; le Maréchal insista, disant que pour transporter des cartons et des pupitres on avait les garçons de service, les soldats de la garnison, les voitures de l’artillerie et qu’il ne passerait pas un centime de plus. La chose se fit dans les limites qu’il avait posées ; il est vrai qu’on supprima toutes les dépenses superflues d’installation.
Dans ce dédale d’affaires, il s’en présentait de très urgentes, exigeant immédiatement l’ouverture d’un crédit qui n’avait pas pu être prévu d’avance. Souvent même l’exécution d’ordres pressants de l’Empereur n’était possible qu’à cette condition et, pour se conformer aux règles prescrites par lui, on eût perdu un temps dont les minutes étaient pour ainsi dire comptées. C’est là ce qui excitait son mécontentement, dans la crainte qu’on ne s’écartât d’un ordre dont il connaissait d’autant mieux le prix qu’il avait eu plus de peine à l’établir dans le chaos où il avait trouvé les affaires au commencement de son pouvoir. L’administration de l’Empereur sera pour lui un titre de gloire égal à ses plus belles campagnes, parce que l’inconstance de la fortune a pu faire perdre à la France le fruit de ses victoires, tandis qu’elle profite et qu’elle profitera longtemps encore des sages principes qu’il a posés, des excellentes
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