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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/270

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à la Chambre des Représentants, et, par la fatale direction qu’elle imprima à cette assemblée dès son début et surtout après Waterloo, elle contribua, sans le vouloir, aux désastres de la patrie qu’elle rendit peut-être irrémédiables.
Au moment même où l’opinion était en France entraînée par un courant si contraire, un événement du dehors, mais étroitement lié à la politique de l’Empereur, vint porter à sa cause un coup qui fut le précurseur de ceux qui devaient l’abattre.
L’Autriche n’avait jamais accédé au traité conclu, au commencement de 1814, entre l’Angleterre et Murat. Les trois branches de la maison de Bourbon avaient formellement protesté contre sa royauté ; le Roi de France avait fait plus. Il avait demandé à l’Autriche le passage d’une armée de 80 000 hommes à travers la Lombardie pour aller le renverser du trône de Naples et y rétablir le roi Ferdinand. Instruit de cette démarche, Murat y avait répondu par une demande semblable de passage pour aller faire la guerre au Roi de France.
Ce qui était plus sérieux que ces démonstrations sans effet, c’était l’hostilité peu déguisée de l’Autriche qui considérait la royauté de Murat comme une menace, comme un danger permanent pour ses possessions italiennes, et qui indiquait hautement le projet de s’affranchir de cette crainte. Il est même assez probable qu’elle eût essayé de faire pour son propre compte la conquête du royaume de Naples, si elle n’eût été arrêtée par le veto de l’Angleterre, qui ne l’eût pas souffert et qui avait à portée des forces suffisantes pour appuyer sa politique. Le Roi de Naples