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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/278

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guerre, les La Rochejacquelin, les d’Antichamp, les Suzannet. Leurs tentatives isolées et mal liées entre elles n’indiquaient pas un plan fortement conçu et habilement exécuté. Le paysan les suivait sans enthousiasme, par entraînement quelquefois, souvent par peur et sous l’effet des menaces fulminées contre quiconque ne se joindrait pas au mouvement. En général on manquait d’armes, celles qui furent expédiées d’Angleterre n’ayant été débarquées qu’après cette première démonstration. Il est fort probable que si les autorités eussent montré de la vigueur et une prompte décision, elles auraient aisément comprimé ce soulèvement, même avec les seuls moyens en leur pouvoir, la gendarmerie, les soldats des dépôts et les hommes bien disposés de la garde nationale des villes. Mais on s’effraya outre mesure, on perdit la tête, on laissa grossir le mal et il fallut organiser des forces énergiques pour en triompher.
Le premier soin à prendre fut de concentrer l’autorité dans les mains d’un seul chef ; la mollesse que l’on avait montrée tenant surtout à l’absence d’unité dans la direction et à l’éparpillement du commandement.
Sur la proposition du Maréchal, l’Empereur envoya à Angers, avec des pouvoirs extraordinaires, le général de division comte Laborde, qui venait de rendre de bons services à Toulouse dans des circonstances difficiles, et qui, ayant déjà commandé dans ce pays, avait su s’y faire craindre et estimer. Il fut investi du commandement supérieur dans les trois divisions militaires de l’Ouest, du droit de suspendre les autorités civiles, de les remplacer provisoirement ; enfin, mis en mesure de pourvoir par