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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/288

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comme elles le méritaient les insinuations dont il était l’objet, il les appela des calomnies et ajouta que ceux qui les avaient produites en avaient imposé. Dès le même jour, une réponse de l’Empereur donnait satisfaction au Maréchal.
S’il n’eût écouté que son premier mouvement, s’il n’eût consulté que ses convenances personnelles, au lieu de se disculper d’accusations sans fondement, il eût envoyé une démission qu’une fois donnée, il n’eût point reprise et qui lui eût épargné bien des dégoûts et bien des calomnies. Mais il pensa que, dans l’état où se trouvaient les affaires de l’Empereur et du pays, il y aurait lâcheté à quitter un poste où sa présence, pour le moment du moins, était indispensable, puisque son successeur perdrait, à se mettre au courant, un temps qui ne suffirait même pas à ce qu’il y avait à faire. Il resta donc et en cela il fit un acte d’abnégation qui malheureusement ne devait pas être ni le dernier, ni le plus difficile.
Le général Lamarque, qui commandait une division du corps du général Gérard, fut rappelé de l’armée du Nord pour aller remplacer le comte Laborde dans l’Ouest. Il était précédé d’une brillante réputation et semblait devoir par sa vigueur réparer les fautes de son prédécesseur ; il ne répondit qu’imparfaitement à l’attente qu’on avait conçue. Dans un but tout politique, on avait décoré du nom plus pompeux que réel d’armée de l’Ouest les forces réunies sous ses ordres ; on faisait débiter partout qu’elles s’élevaient à 20 000 hommes de troupes de ligne, sans compter les gardes nationales. Le fait est qu’il y en avait tout au plus la moitié et que, quant aux gardes nationales, leur organisation était encore trop peu avancée pour qu’on les considérât