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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/290

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avec trois colonnes, qu’il n’en fît que deux, mais assez solides pour ne rien craindre des insurgés ; qu’il ne devait pas rester oisif à Angers pendant qu’il lançait en avant le général Travot et que le général Estève était en l’air à Napoléon-Vendée. C’était à Nantes, le Maréchal le répétait, qu’était le nœud de cette guerre ; c’était l’occupation du littoral qui devait en amener la tenue. Tout cela ne changea rien aux déterminations du général Lamarque qui s’éternisa à Angers. Il y était retenu en grande partie par la terreur des gens qui s’étaient franchement compromis pour la cause du gouvernement et qui redoutaient les vengeances auxquelles pouvait les exposer l’éloignement des troupes. Rien ne fait faire plus de fautes dans notre métier, lui écrivait le Maréchal, que des considérations de localités. N’abandonne-t-on pas souvent un pays entre de grandes villes et l’ennemi pour faire des opérations de guerre ? Le général d’ailleurs était tout occupé d’ouvertures pacifiques qui lui étaient faites par les chefs vendéens et qui probablement n’étaient qu’un leurre pour gagner du temps, endormir la vigilance et faciliter le succès d’un débarquement projeté. Le Maréchal n’en fut pas dupe et recommanda au général Lamarque de n’en pas moins pousser avec vigueur les opérations sur la rive gauche de la Loire. Toutefois, comme les idées de conciliation, de pacification étaient aussi bien dans la politique que dans les intentions du gouvernement, il s’entendit avec le duc d’Otrante, pour la rédaction d’une lettre qui fut signée en commun par les ministres de la police générale et de la guerre et qui fut adressée au général en chef avec invitation de lui donner la plus grande publicité.