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TOUTES LES FEMMES

légères, ont même une certaine grâce sauvage. Mais tout s’en va au premier enfant, et, dans leur vieillesse, ce sont les créatures les plus hideuses qu’on puisse imaginer.

Complètement esclave, l’Australienne est la propriété de son mari, qui peut à son gré la frapper, la tuer ou la vendre. Il n’y a pas de cérémonie nuptiale. Les plus aisés achètent des femmes et pratiquent la polygamie, au détriment des pauvres et des jeunes gens qui ne peuvent guère s’unir qu’aux vieilles. Parfois, elles sont simplement saisies et enlevées par le premier venu qui les assomme à demi pour consommer plus aisément son rapt.

Cette race restée à l’état primitif est en voie de disparition. Avant peu, la civilisation occidentale, qui la décime chaque jour et qui, déjà, a anéanti les derniers Tasmaniens, recueillera soigneusement, pour la faire figurer dans un musée d’ethnographie, la dépouille du dernier des indigènes de l’Australie.