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TOUTES LES FEMMES

un harem. D’ordinaire, les princes et les chefs du premier rang ont quatre femmes légitimes, outre les servantes ; les chefs d’un rang inférieur n’ont que deux femmes, trois au plus ; enfin, le simple habitant des campongs ou villages doit se contenter d’une seule épouse. Il est vrai que la loi, très facile sur ce point, permet de nombreux divorces ; il n’en coûte à l’époux désireux de recouvrer sa liberté qu’une somme variant, selon l’espèce, de cent à deux cent cinquante francs ; mais souvent la femme, soit qu’elle ait des enfants, soit que, grâce aux qualités, qu’elle possède généralement, d’ordre, de travail et d’économie, elle ait réussi à s’emparer de l’autorité dans le ménage, parvient à faire renoncer son mari à l’exercice de cette liberté.

Les princes et les grands chefs ont une première femme en titre qu’ils ne répudient presque jamais, parce qu’elle est généralement d’une famille égale par son rang à celle de l’époux. Dans ce cas, les conventions matrimoniales ont été stipulées de telle sorte que des causes majeures peuvent seules motiver un divorce. Une femme de cette classe jouit, d’ailleurs, de certaines prérogatives ; elle reçoit les mêmes témoignages de respect que son mari, fait les honneurs de son palais, y est la souveraine des autres épouses, dont elle arbitre les prétentions et les droits. La règle du harem est moins stricte