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FAMILLE AMÉRICAINE

nant à la mort par le feu, tantôt l’abandonnant dans la prairie après l’avoir livrée, les membres liés, à la lubricité de tous les guerriers du clan. Par contre, ces farouches justiciers se prêtaient ou se louaient leurs femmes sans y voir rien de déshonorant.

Le mariage ne pouvait être conclu qu’entre jeunes gens appartenant à deux clans différents. En cas de séparation à l’amiable, les enfants étaient, autant que possible, partagés entre le père et la mère. Nombreuses étaient les filles qui préféraient rester libres et accompagner, suivant leur fantaisie, tel ou tel chasseur pendant la durée d’une expédition. Les enfants de ces femmes indépendantes n’avaient à souffrir d’aucune déconsidération. Ces vierges folles, dites « femmes de chasse », étaient mises par la tribu à la disposition des étrangers envers qui l’on voulait remplir jusqu’au bout les devoirs de l’hospitalité.

Dans toutes les tribus peaux-rouges, la condition des femmes est assez misérable. Elles ont en partage, comme chez presque tous les peuples barbares, tout le travail et toute la fatigue ; elles sèment le blé, fabriquent les vêtements et les chaussures, dressent les tentes, coupent le bois, charrient l’eau et portent le bagage. Au wigwam de l’Indien sauvage, comme au douar de l’Arabe, l’étranger est surpris de voir son hôte fumer sa pipe noncha-